Alors même que le budget du programme « Presse et Medias » est peu touché par la furieuse austérité de ce gouvernement, le Projet de Loi de Finance 2025 prévoit de faire passer le budget alloué aux radios associatives de 35 ,7 millions en 2024 à 24,3 millions, soit près de 30 % de coupe !
Ce sont près de 750 radios associatives qui sont concernées par cette mesure. Héritières des radios libres et qualifiées quelquefois même de pirates, elles ont été reconnues en 1982.
Elles bénéficient à ce titre d’une dotation, le Fonds de Soutien à l’Expression Radiophonique (FSER) qui représente en moyen 40 % de leur budget annuel.
La Confération Nationale des Radios Associatives interpellent ainsi les pouvoirs publics
« Comment comprendre une telle décision, qui risque d’étouffer les voix et les diversités locales sur nos territoires ?
Il est d’autant plus paradoxal que ce soit notre secteur, le plus vertueux, qui soit la cible de cette réduction. Depuis 2002, nous avons dû faire face à une augmentation sans précédent des charges d’exploitation, tout en subissant la disparition progressive des emplois aidés. Malgré cela, nous n’avons jamais renoncé à notre mission de service public, ni bénéficié d’une augmentation de l’aide individuelle à l’exploitation de nos radios. En s’attaquant à l’un des secteurs les plus vulnérables et économiquement modestes, le Gouvernement semble renier ses propres engagements en faveur de la diversité et de la proximité. Nos radios, qui sont un pilier indispensable de la démocratie locale et de la vie culturelle, se retrouvent aujourd’hui gravement menacées par cette décision, dans un contexte déjà difficile.
À un moment où :
- les États généraux de l’information sont censés renforcer la liberté et le pluralisme de la presse ;
- l’ARCOM décide d’accélérer le déploiement du DAB+ (diffusion numérique) dont les radios associatives sont un moteur essentiel
- la ruralité et les territoires sont au cœur des préoccupations ;
- l’éducation aux médias et à l’information est reconnue comme un enjeu sociétal majeur
- l’Économie Sociale et Solidaire (ESS) et le tissu associatif sont cruciaux pour la cohésion citoyenne. »
Pour Alternative Communiste nous posons la question, qui veut tuer la liberté d’expression dans ce pays, à rapprocher de la volonté de la Ministre de la Culture, Rachida DATI, de mettre au pas l’audiovisuel public sous couvert de fusion et d’économies d’échelle ?
Laisser un commentaire