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Pour une saine colère populaire, pour une riposte unitaire tous azimuts

Réponse à “L’émotion de censure” de Fabien Roussel

Avec des mots simples je ne peux m’empêcher de frémir en lisant cette tribune (publiée dans L’Humanité), ne sachant s’il faut en rire ou en pleurer.

Non, Fabien, ce n’est pas le 49.3 qui mobilise les députés de gauche, mais bien ce qu’il représente, utilisé dans le contexte du vote du budget d’un gouvernement zombi, minoritaire, ultra-libéral et perméable consentant aux thèses et aux propositions de l’extrême-droite !

C’est ce 49.3 qui est la véritable censure dans le débat politique, la censure du fonctionnement démocratique de notre parlementarisme, le chef de file des articles liberticides de la Constitution de 1958, ce fameux « coup d’état permanent » dénoncé par François Mitterand qui s’en est si bien accommodé.

Le violence, c’est bien de priver les député.e.s de débattre, de proposer, d’amender et pourquoi pas de trouver les chemins du compromis sur tel ou tel texte, dans la transparence du débat public.

La responsabilité pour la gauche, toute la gauche, est de s’opposer à cette violence, de mettre fin à ce « blanc démocratique » imposé : c’est aussi son honneur, fusse-t-il nécessaire de débattre avec nos concitoyen-nes, d’argumenter et aussi de mobiliser sur les enjeux. C’est de cette manière que de larges couches de notre peuple pourront s’extirper d’une forme de sidération qui les paralysent peut-être aujourd’hui.

Derrière ce 49.3, c’est aussi un budget insincère, antisocial en son essence, brutal, visant à perpétuer et à accentuer la domination du capital : notre peuple d’ailleurs n’a pas tardé à s’en rendre compte, les gens de culture (artistes ou techniciens), les membres des associations, dans la culture, le social, l’accompagnement à l’emploi, les chômeurs, les parents d’élèves et les enseignants… Comment peut-on saisir les dangers de ce budget et comprendre de ne pas l’avoir censurer !

Tout ferait ventre face à l’adversité !

Enfin, ce 49.3 c’est le viatique pour ce gouvernement de déployer, au-delà des aspects austéritaires des politiques publiques, son projet idéologique d’abaissement de l’État de droit, dont l’immigration n’est sans doute qu’un palier, de renforcement de l’autoritarisme et d’encadrement des citoyennes, de recul des solidarités…

Au final, fustiger la censure des députés, la considérer au même niveau de violence que le 49.3, n’est-ce pas nous proposer une forme d’auto-censure ?

Est-bien-ce raisonnable et responsable pour un parti révolutionnaire ?

N’est-ce pas plutôt une forme de renoncement, un appel à s’aligner sur la social-démocratie, un aveu de la recherche des moyens de se banaliser face à l’adversité ?

S’il faut, passage obligé, terminer par un détour psychanalytique, ce texte du secrétaire national du PCF apparaît comme un impensé de la stratégie politique à adopter dans un moment ou la pensée sur « les désordres du temps » tarde à se matérialiser.

L’union nécessaire de la gauche, indispensable pour envisager des succès sociaux et politiques ne peut se suffire d’approximation : c’est un combat, pour gagner chacune des parties prenantes aux luttes communes, c’est un combat pour associer toutes les forces organisées favorables à la transformation sociale, c’est un combat pour mobiliser et faire participer le plus grands nombre de nos concitoyennes : en ce sens, le Nouveau Front Populaire est l’outil à faire progresser, à élargir et à mettre sous le contrôle citoyen.

L’union est aussi un combat pour que les forces les plus « transformatrices » l’animent et lui donnent les impulsions majeures : le PCF est-il prêt à construire ce rapport de force ?

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